Troisième étape de notre voyage en Indonésie sur l’île de Java, l’ascension du Kawa Ijen est la réalisation d’un de nos rêves.
Depuis Cemoro Lawang, nous avons pris un taxi jusqu’à la gare de Probolinggo, où nous avons pris le train direction de Banyuwangi . Banyuwangi est une ville portuaire d’où partent les ferrys pour Bali. Néanmoins la gare et le port sont en dehors du centre ville, mais il y a des petits minibus partagés qui traversent la ville et qui déposent les passagers où ils le souhaitent.
Nous avons trouvé une petit maison d’hôte typique dans un quartier tranquille de la ville. Nous étions en ville mais en même temps à la campagne. Nos hôtes nous ont très bien accueillis. Adrien s’est trouvé une copine pour jouer à la chasse aux sauterelles et s’est occupé des chèvres du berger du quartier. A quelques centaines de mètres de la maison, se trouve un grand boulevard, l’axe principal de la ville, bordé d’échoppes de nourritures, les plus appétissantes les unes que les autres. C’est ici, pour quelques centimes, que nous avons mangé notre meilleur Nasi Goreng.
C’est notre hôte qui nous a organisé l’ascension du Kawa Ijen. Un chauffeur et un guide sont venus nous chercher à 4h du matin. Pour info et contrairement à ce que nous avons lu dans les guides, la route de Banyuwangi au Kawa Ijen est très bonne.
Nous avons choisi de ne pas monter de nuit pour éviter la foule. Nous sommes arrivés au départ du sentier à 5heures, il faisait encore nuit. La montée de 3 kilomètres pour atteindre le haut du volcan est raide mais se fait très bien. Adrien est presque monté en courant ! Nous avons mis 1 heure pour arriver au sommet du volcan.
Sur le chemin nous croisons déjà des porteurs de souffre, monter ou descendre, avec leur chariot qu’ils arrivent à peine à retenir tellement la pente est raide.
Une fois en haut du volcan, nous découvrons un paysage grandiose et notre émotion est telle, que nous en avons les larmes aux yeux. L’odeur de souffre est déjà très forte et nous sortons nos masques à gaz. Nous observons le travail des porteurs de souffre: ces esclaves des temps modernes qui descendent chaque jours, 2 ou 3 fois, dans le cratère du Kawa Ijen, pour ramasser le souffre au bord de son lac d’acide. Le souffre est utilisé pour les cosmétiques et les médicaments mais aussi pour blanchir le sucre.
Cédric est descendu avec eux pour bien se rendre compte de la situation. Le chemin est escarpé et raide. Il a mis presque deux heures pour descendre et remonter à vide. L’air est irrespirable. Les porteurs de souffre mettent de simple mouchoir pour se protéger et continuent de fumer. Dans leur panier, chacun remonte environ 80kg de souffre. Ce panier repose sur leurs épaules déformées et meurtries. Il est impossible de leur donner un âge.
Nous ne savons pas vraiment ce que nous faisons là. Nous sommes déboussolés parce que nous découvrons. Même si nous avions vu plusieurs reportages à la télévision, tant qu’on ne le voit pas de ses propres yeux, on ne peut imaginer les conditions de travail de ces gens. A ce moment là, on a envi de leur donner tout ce qu’on a sur nous, ce que nous faisons d’ailleurs. On se fait alors tout petit, observant le va et vient de chacun d’eux et en gardant en tête la question « mais qu’est ce qu’on fait là, nous touristes, prenant des photos avec nos appareils dernier cris, habillés avec des vêtements techniques hors de prix, alors que ces gens sont entrain de travailler comme des forces nés pour nourrir leur famille? » Et puis on se dit peut être que finalement les touristes peuvent aussi donner un petit coup de pousse, en leur achetant quelques souvenirs en souffre, ou en faisant une photo avec eux. En tout cas maintenant on ne pourra plus dire qu’on ne savait pas…..
Comme la plupart des gens montent pour voir le lever de soleil et qu’il est déjà 9heures, nous sommes quasiment seuls en haut du volcan. Nous nous promenons sur sa crête au milieu d’un paysage lunaire, puis nous entamons tranquillement la descente. Sur le chemin nous avons la chance d’observer quelques gibbons.
Nous arrivons chez nos hôtes vers 11h, fatigués, sonnés mais en même temps heureux d’avoir réalisé un rêve. Et puis nous sommes très fiers d’Adrien, qui malgré la fatigue et les conditions de marche a gardé son sourire et n’a pas râlé une seule fois.
Nous déjeunons le délicieux repas préparé par nos hôtes puis nous partons au port de Banyuwangi prendre le ferry en direction de Bali…..
Banyuwangi et Kawa Ijen pratique:
Logement: Osing Vacation à Banyuwangi, 7 euros la nuit
Excursion Kawa Ijen comprenant un chauffeur (1 heure de route jusqu’au volcan), un guide, l’entrée sur le site, le transport jusqu’au ferry pour Bali, et sans contrainte de temps: 40 euros par adulte, gratuit pour Adrien.
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